Marc Coma avait prévenu les concurrents : l’étape du 9 janvier, la quatrième de cette édition 2018, allait marquer les esprits. Primo car ils prendraient le départ en ligne (par quatre en auto, par quinze en moto et par deux en camion). Ensuite car cette spéciale emprunterait l’un des plus longs secteurs sablonneux jamais empruntés par l’épreuve avec quelque 100 kilomètres de dunes de toutes tailles. Seulement voilà, l’ancien vainqueur du Dakar ne s’attendait sûrement pas à ce qui s’est passé aujourd’hui car le podium du Dakar 2018 s’est peut-être joué aujourd’hui.
Premier coup de tonnerre de la journée, au km 180 de la spéciale, Cyril Despres a littéralement arraché la roue arrière de sa Peugeot 3008 DKR en passant sur un rocher. Impossible de réparer ! À l’heure où nous écrivons ces lignes, alors que les quinze premières autos viennent de franchir la ligne d’arrivée, le double vainqueur du Silk Way Rally 2016 et 2017 est toujours immobilisé en bord de piste. Tout espoir de victoire s’envole donc !
Autre grand perdant de la journée, alors qu’il ne comptait que 5 minutes de retard sur les Peugeot au CP2, Nasser Al-attiyah s’est d’abord retrouvé arrêté au kilomètre 204 de la spéciale pendant plus d’un quart d’heure. Puis une seconde fois au kilomètre 226 suite à un tankage au fond d’une cuvette de sable mou. Résultat, le pilote qatari concéda plus de 33 minutes au CP3. Un déficit qui atteignit 54 minutes sur la ligne d’arrivée. Son coéquipier Giniel De Villiers a aussi perdu pas mal de temps dans l’histoire, plus de 19 minutes pour être précis, en portant secours à son coéquipier. Malheureusement pour lui, le pilote sud-africain s’est également tanké en fin de spéciale, ce qui lui fit perdre plus d’une heure supplémentaire et tout espoir de figurer sur le podium final.
Pendant ce temps, épargnés par les soucis mécaniques, Sebastian Loeb, Stéphane Peterhansel et Carlos Sainz se livrèrent à une lutte acharnée sur la piste à coup de secondes. À ce jeu, c’est Sébastien Loeb qui s’imposa au final, devançant Carlos Sainz de seulement 1’35’’ et Stéphane Peterhansel de 3’16’’. Derrière les trois pilotes Peugeot, on retrouve Mikko Hirvonen à plus de 34 minutes. À signaler en ce jour un peu fou la superbe performance de l’italien Eugenio Amos, navigué par le français Sébastien Delaunay, qui terminent cinquième de la spéciale. À une minute seulement du Buggy Mini du pilote Finlandais !
Au général, alors qu’il n’a gagné aucune spéciale, Stéphane Peterhansel devance Sebastien Loeb de 6’55’’ et Carlos Sainz de 13’06’’. Quatrième, Nasser Al-Attiyah compte un déficit de 58’48’’ qui sera dur de combler.